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   Les Artistes de la Galerie 2018
Une touche de chacun des artistes réunis pour l’occasion, chacun selon sa personnalité et son univers, ouvre une fenêtre sur de multiples possibles, que ce soit dans la bi- ou la tri—dimensionnalité, sous forme de peintures, de sculptures ou de tissage de fils de fer.

Les peintres
Les œuvres de Petr Beranek, créées dans son nouvel atelier de Masevaux en Alsace sont lumineuses, dotées d’une nouvelle énergie, imprégnées de puissance, de mouvements, de griffures, de taches colorées, de traces de graphite. Elles traduisent les multiples événements auxquels l’artiste est confronté. L’apparente spontanéité d’exécution de ces peintures correspond toutefois à une réflexion profonde sur le sens et le flux de la vie, un questionnement existentiel que l’artiste, qui travaille également le verre et la gravure (gumprints) tente d’exprimer sous diverses formes.

Charlotte Callens nous entraîne dans des espaces infinis, aquatiques ou célestes, nous plonge dans des bleus profonds et richement travaillés dont elle a le secret, tantôt en matière, tantôt en aplats, bouillonnants ou silencieux, aux senteurs marines, inspirés des rivages de la Mer du Nord et de son plat Pays natal.

Architecte et urbaniste, Charles Chirinian est aussi peintre. Il invente un nouveau concept, les combinaisons cinétiques, en divisant la surface de l’œuvre en modules amovibles pouvant être intervertis ou tournés sur eux-mêmes sur chacune de leur face, de manière à occuper indifféremment n’importe quelle place sur le tableau. Celui-ci se métamorphose au gré de l’imaginaire du spectateur et de son désir d’exploration ; un vrai défi pour la mémoire.
L’artiste d’origine russe Marfa Indoukaeva se passionne pour le papier, un papier rare, fait à la main, à la fois résistant et absorbant qui, au fil des années a disparu de nos contrées et dont elle a miraculeusement retrouvé trace en Chine. Des encres colorées et de l’eau sont ses moyens d’expression privilégiés, auxquels elle applique un savoir-faire étonnant, en lien également avec ses talents de dessinatrice (elle illustre des livres) et de graveur (elle enseigne la gravure).

Les œuvres de Pascal Saini, sur toile de tente, s’inscrivent comme des déclinaisons sur l’habitat et les matériaux temporaires – trouvés et retrouvés – dont les plans deviennent le lieu d’empreintes, de traces de vie et d’action qui se superposent. L’aspect à la fois brut et élaboré, les zones non peintes et celles exécutées avec maîtrise nous plongent à la fois dans « un état instable qui tantôt se condense tantôt s’évapore », comme le définit l’artiste pour « Etat de mémoire », mais aussi dans une réflexion possible sur les déchirures d’un monde mis à mal et en proie à la précarité.

Les sculpteurs
Les « corps de bronze » de Martine Chappuis, aux formes élancées, libres, originales et dynamiques se nourrissent des cultures et des civilisations qui ont croisé son regard, dans des lieux aussi divers que le Guatemala, l’Argentine, l’Afrique du sud, New York, Israël, la Côte d’Ivoire où l’artiste a séjourné. La beauté, la noblesse et la puissance des corps, la richesse des patines, tantôt dorées, brunes, noires ou vertes, le jeu subtil d’ombres et de lumières modelant la surface, suscitant le toucher, sont autant d’œuvres fortes et habitées.

Poésie, mystère, magie, prière… à la fois ludiques et délicats, profonds et émouvants, les « Jardins » de Pierrette Gonseth-Favre s’animent d’une foule de minuscules êtres ou lutins qui arpentent les chemins de leur destinée, attirés par la hauteur et la spiritualité, ou au contraire côtoient la solitude. Ils oscillent entre vie, réflexion, joie, souffrance, étincelles de lumière et subtiles chorégraphies de jeux d’ombres éphémères.

La puissante et monumentale sculpture en bois d’Iroko de Charles de Montaigu jaillit du sol comme un naos au cœur de lumière, avec sa charge mystique et spirituelle. Verticale, mais à la géométrie proche de l’instable, soudain elle bascule et s’ouvre, comme pour mieux capter la clarté venue d’en haut. Une sorte de prière, d’hymne à la lumière et à la conquête de l’espace.

En couverture : Charles Chirinian , « Cercle et carrés », 2017, 32x32 cm, huile sur toile ; Petr Beranek, « Magic & loss », 2017, 70x70 cm, acrylique sur toile ; Charlotte Callens, « Bleu dansant », 2017, 40x40 cm, acrylique sur toile ; Charles de Montaigu, sculpture
M CL1, 2000, Iroko, haut. 171 cm ; Pierrette Gonseth-Favre, « Jardin rouge », 2018, bois, fils de fer, cristal, 23x23x35 cm, Crédit photographique : Genoud entreprise d’arts graphiques SA ; Pascal Saini, « Etat de mémoire », 2002, 114x146 cm, toile de tente ; Martine Chappuis, « Envol », bronze, 2000, haut. 55 cm; Marfa Indoukaeva, « Le voyage », 120x85 cm, encre de Chine sur papier de Chine.


Dr.Danielle Junod-Sugnaux


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